Actualités

Découvrez nos dernières croisières dans les Antilles, les dernières infos sur les bateaux, l'actualité des croisières aux Antilles, les bons plans....etc...

Comment bien mouiller avec un catamaran

16 juin 2023 - Ecole de croisière guadeloupe, ecole de croisiere Martinique - , , , ,

Pourquoi savoir mouiller est très important en croisière ?

Savoir mouiller et être sûr de son mouillage est primordial en croisière.
J’ai dérapé 3-4 fois dans ma vie de marin, au début essentiellement, ou quand j’étais pressé, fatigué. Maintenant quand je respecte bien cette procédure, je n’ai plus de surprise ( sauf quand la météo évolue brusquement sans prévenir ).

Alors comment bien mouiller avec un catamaran ?

Les 5 points importants pour bien réussir son mouillage

1- Choisir son emplacement

Choisir le bon emplacement, c’est peut-être la chose la plus délicate, la plus subjective. Cela fait appel à l’expérience et 2 marins confirmés à bord du même bateau ne choisiront pas forcément le même emplacement, alors qu’ils seront raccord sur le reste de la procédure.
Le bon emplacement est celui qui:
– vous assure une nuit au calme, à l’abri de la houle, des vagues, du bruit
– vous garanti de ne pas vous échouer à marrée basse, et de ne pas taper un bateau ou un rocher si le vent tourne, si le vent tombe, si le courant s’inverse..
Il faudra donc bien analyser la configuration du mouillage avant de choisir l’emplacement. Pour cela j’apprends à mes stagiaires à faire le « Round d’observation ». Késako ? Il s’agit de se promener dans le mouillage, pour bien prendre conscience de l’espace entre la cote et les bateaux, entre les bateaux ( trouver un trou ) connaitre la profondeur, analyser la consistance des fonds, sentir la protection aux vagues, au vent…. de l’observation quoi !!
Il faudra aussi résister aux demandes de vos amis, enfants…. qui n’y connaissent rien  » on veut se mettre la bas, près de la plage  »  » on veut se mettre loin de toute cette foule… ».
Le bon emplacement est celui ou vous serez serein en quittant le bateau, et ou vous pourrez dormir sur 95% de vos deux oreilles. Donc 1er conseil, quand vous arrivez dans un endroit inconnu, faites le round d’observation.

Astuce : la stratégie !! les plaisanciers partent le matin entre 8 et 10h, ils font une pause à midi entre 11 et 13h puis s’installent pour la nuit vers 16-17h. Donc pour trouver une place dans les mouillages encombrés il faut arriver à la bonne heure…. à vous de voir ;-) Savoir bien mouiller avec un catamaran (ou un autre voilier), c’est aussi savoir arriver à la bonne heure !!

2- Connaitre la consistance du sol

Vous le comprendrez facilement, l’ancre n’accrochera pas de la même façon, dans la vase, le sable fin, le gros sable rond , les cailloux, les platiers, les herbiers…etc…..
En plus de cela, selon votre ancre, vous aurez des sols à privilégier. Une ancre plate et une ancre à soc de charrue n’ont pas la même tenue selon les sols rencontrés.
Comment avoir l’information sur la consistance des fonds ?
1- les cartes indiquent généralement la consistance du sol… à anticiper donc….
2- Si le mouillage est calme et l’eau transparente, on repère facilement les zone sableuse (plutot claires ) aux zones d’herbiers ( plutot sombres ) et aux rochers ( plutot proches )
3- si le mouillage est clapoteux et empeche de voir facilement le fond : faire un rond serrez dans l’eau et regardez au niveau de l’échappement moteur. Ce dérapage serré a pour effet de lisser l’eau de surface, effacer le clapot et laisser entre-apercevoir le fond assez clairement.
4- enfin si vous voulez être sur, envoyer un plongeur qui vous dira où larguer le mouillage.

Quel est le meilleur sol ?
1- c’est fonction de votre ancre
2- généralement les fonds sableux sont les meilleurs endroits
3- la vase dure, compacte peut être très bien aussi. En revanche la vase légère souple n’est pas très rassurante.

Les sols à éviter ?
1- les zones où il y a du corail ( les dégâts engendrés par le réchauffement climatique et la pollution sont déjà assez efficaces pour sa destruction ). C’est d’ailleurs interdit.
2- Les zones de rochers, l’ancre risque de rester coincée, voire bien coincée au point de devoir abandonner l’ancre. Elle peut aussi riper, puis rebondir pendant votre sommeil et vous laisser à la dérive… Enfin s’il y a des rochers autour de la zone sableuse où vous avez posé l’ancre, la chaine peut s’enrouler et frotter toute la nuit, vous faisant croire que ça dérape. C’est très inconfortable, car votre cerveau est sans cesse alerté, donc vous passez une très mauvaise nuit.
3- Les herbiers. L’accroche est généralement superficielle dans les racines qui peuvent céder dès la première rafale de vent. Enfin cela détruit le poumon de la mer, c’est l’équivalent de la déforestation sur terre.
4- les platiers. C’est assez traite. C’est un sol dur, roche plate et étendue, recouverte de sable. Vous croyez mouiller dans le sable mais non !!! l’ancre ne s’enfonce pas dans le sol et dès la première rafale vous dérapez

3- La touée: Mettre la bonne longueur de chaine

La chose importante à savoir pour bien mouiller avec un catamaran c’est que : Ce n’est pas l’ancre seule qui vous garanti votre accroche au sol. C’est l’ensemble ANCRE/CHAINE. Le poids de la chaine et sa longueur au sol font que l’ancre reste dans une bonne position, permettant son enfouissement si une traction s’exerce.
A l’inverse, une longueur et un poids de chaine insuffisante permettront à l’ancre de s’arracher du sol et le bateau dérapera.
Il y a une règle simple :  » plus on mouille long, mieux le capitaine dort  » ( il est donc moins grincheux le lendemain matin :-) Mais ç’est trop simple….:-)
Pour mouiller long il faut beaucoup de place autour…( zone d’évitage ) et en été… ce n’est plus évident de trouver des zones désertes… Si vous mouillez trop long, la zone d’évitage augmente, et si le vent tourne vous risquez de percuter vos voisins ( et ils détestent ça ). Vous serez donc contraint de mouiller juste la bonne longueur….. Il y a alors une règle secondaire.
3 fois la hauteur d’eau si vous restez à bord (vigilant) et si le vent est cool ( c’est typiquement la pause repas de midi ) Vous avez 3 mètres de fond sous la surface de l’eau, vous mouillez 3m x 3 = 9m
5 fois la hauteur d’eau en règle générale. La météo est clémente, pas de gros méchants grains prévus ( Max 20 nds ) ça doit tenir.
7 à 10 fois la hauteur d’eau, quand la météo est forte, lors des des passages des fronts froids, gros cumulonimbus…etc… ou quand vous laissez votre bateau plusieurs jours sans surveillance.

Mettre la bonne longueur suppose donc , en amont , d’avoir bien choisit son emplacement. Si vous devez mettre 30 m pour assurer votre tenue et que votre emplacement ne vous en permet que 15 ( sans être dangereusement prêt de vos voisins ) ç’est pas bon !! il faut trouver une autre place…. Il nous arrive donc de mouiller 3-4 fois avant d’être satisfait !!!

4- La bonne chronologie du mouillage

Comme dans toutes les manœuvres il y a une chronologie à respecter pour bien mouiller avec un catamaran.

Chronologie en 20 points

  1. Lire la carte pour bien se représenter le mouillage et voir les profondeurs
  2. Faire le round d’observation
  3. Choisir le bon emplacement
  4. préparer le mouillage et informer les équipiers de la manoeuvre ( dispatcher les rôles )
  5. Observer d’où vient le vent
  6. Vous avez déterminé votre emplacement et la longueur de mouillage… faite un rond d’observation des fonds sur votre future zone d’évitage. Repérez les rochers éventuels
  7. se placer sur la zone de largage, immobiliser le bateau et larguer l’ancre ( 1 hauteur d’eau ) ( si vous avez l’application « anchor alarm » appuyer sur le déclencheur )
  8. Déterminer la longueur de chaine à larguer ( le mouilleur doit être informé )
  9. Donner de l’ère au bateau pour qu’il recule doucement, emporté par le vent tout en lachant de la chaine ( pour qu’elle s’étale bien au fond )
  10. Se mettre au point mort et attendre le « rappel » sensation d’accroche
  11. Attendre que le bateau face  » tête » il est face au vent la chaine est tendue dans l’axe du bateau
  12. Mettre la patte d’oie, lacher le mou suffisant pour que la pression sur le barbotin soit nul et que toute la pression soit reprise sur la patte d’oie.
  13. embrayer une marche arrière douce, controler la bonne tension sur la patte d’oie ( réajuster au besoin en larguant encore un peu de chaine.
  14. Quand la chaine est tendue et raide, augmentez la puissance en marche arrière à 1500tr/min
  15. Prendre un alignement par le travers et monter à 1800-2000 tr/min un court instant ( 3 sec ) le bateau ne doit pas déraper.
  16. Mettez vous au point mort. Le bateau doit avancer, sous l’effet du poids de la chaine.
  17. Laissez le moteur en route quelques minutes, allez controler le mouillage à l’avant.
  18. Observez votre emplacement,être vous à bonne distance des autres, des rochers…si le vent tourne ou tombe, si le vent monte brusquement avez de la place derrière pour rallonger le mouillage ?
  19. Sur anchor alarm définissez votre zone d’évitage max pour prévenir le risque de dérapage.
  20. Prenez la météo de la nuit, observez le radar météo si vous descendez à terre…

Voilà vous êtes normalement bien mouillé, vous pouvez éteindre le moteur. Néanmoins, restez vigilant encore 15 à 30 min avant de quitter le bateau pour descendre boire l’apéro !!

5- Controle et vérification

Normalement vous êtes bien mouillé, car vous avez suivi la procédure jusqu’au point 20 au minimum.

Mais vous pouvez encore faire mieux….
Enfilez palme masque et tuba, et allez voir votre ancre:
– controler son emplacement, son enfouissement,
– controler la qualité du sol,
– Vous pouvez installer une petite bouée ( petite mais visible ) juste au dessus de votre ancre pour matérialiser son emplacement ( ainsi , normalement les futurs voisins ne mouilleront pas sur votre ligne de mouillage )
– Vous avez mouillez 25 metres, partez de votre ancre, nagez 25 m et observez votre rayon d’évitage… y a t il des bateaux sur l’espace ? Non , parfait . Maintenant obsever la zone d’évitage mais sous l’eau. Assurez vous qu’il n’y ait pas de rochers trop proéminent qui risqueraient d’endommager vos appendices.
– Remontez à bord, controlez à nouveau votre alignement ( qui ne doit pas avoir bougé )
– Laissez votre traceur allumé ( quand la météo est forte ou si vous avez des doutes ) et observez de temps à autre votre arc de cercle que décrit votre bateau au mouillage suivant les variations de vent. Ça ne doit pas bouger non plus
– Avec une météo évolutive, je laisse le graphe  » force du vent » et  » direction du vent  » visible, et j’observe
– S’il y a des grains violents, je suis vigilant et j’observe mon alignement de temps à autre. S’il y a des grains violents j’évite de descendre à terre. Je suis responsable du bateau tanpis pour le restaurant !

Pas besoin de faire un café bien fort pour ne pas dormir et surveillez votre mouillage…. ça va tenir !! vous pouvez vous détendre ….Dormez bien …..


0 commentaire

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Visit us on Google+