Avoir un bateau, c’est un peu comme tomber amoureux : on ne compte pas les heures, on s’émerveille souvent, mais il faut aussi entretenir la relation.
Et dans le monde des voiliers, l’amour dure avec un bon carénage. Si toi aussi tu désires apprendre à caréner lis cet article et contactes moi !!

Le carénage, qu’est-ce que c’est ?

Le carénage, c’est le moment où l’on sort le bateau de l’eau pour entretenir sa carène, c’est-à-dire la partie immergée de la coque.
 Pourquoi ? Parce que la mer, aussi belle soit-elle, est pleine de petites bêtes, d’algues et de coquillages qui adorent s’y accrocher.

Résultat : le bateau ralentit, consomme plus, et risque même des dégâts si on laisse faire trop longtemps.
C’est donc un passage obligé, en général une fois par an, pour nettoyer, vérifier, réparer et repeindre la carène avec un antifouling, cette peinture spéciale qui empêche les organismes marins de s’y installer.

Conseil pratique – Préparer son carénage
> Vérifie la disponibilité du chantier au moins un mois à l’avance, surtout dans les Antilles à la fin de la saison sèche.
> Anticipe les pièces à changer : bagues, joints, anodes… les délais peuvent être longs.
> Fais une liste de contrôle avant la sortie d’eau (grutage, karcher, électricité, logement à terre, etc.).
> Et surtout, garde un budget “surprises” : il y a toujours une vis qui casse, une pièce qui résiste, ou une fuite qu’on découvre.

Programmer son carénage : une affaire de météo, de logistique et de budget

Le carénage, ça se prépare.
 Il faut choisir où et quand sortir le bateau, et ça dépend de plusieurs critères :
> la saison cyclonique,
> la protection du lieu,
> les infrastructures disponibles,
> et, évidemment, le prix

Heureusement, les Antilles regorgent de solutions :
 Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin, Sainte-Lucie, Grenade, Trinidad…
Autant de chantiers, d’ambiances et de tarifs différents.

Dans mon cas, la période calme de mon activité, c’est septembre. Autant dire en pleine saison des cyclones…
Ça élimine d’office les destinations au nord de la Martinique si on veut éviter de jouer à cache-cache avec les dépressions tropicales.

Conseil pratique – Choisir le bon chantier dans les Antilles
> Guadeloupe & Martinique : proximité, langue, confort logistique, mais tarifs élevés.
> Carriacou , Grenade & Sainte-Lucie : abris corrects, ambiance plus détendue, bons prestataires.
> Trinidad : excellente protection cyclonique, tarifs imbattables, main-d’œuvre variée.
> Saint-Martin : pratique pour les pièces américaines, mais très exposé en saison cyclonique.

Les tarifs : entre la Martinique et Trinidad, y’a pas photo

En Martinique, sortir un catamaran de 12 mètres coûte environ 1500 € pour 4 jours.
À Trinidad, c’est une autre histoire : 481 $ pour 8 jours ( 410€ ), karcher et électricité inclus.
 De quoi réfléchir sérieusement à descendre un peu plus au sud ! 330NM de la Guadeloupe quand même !!
Deux chantiers principaux se partagent les louanges des navigateurs :
Power Boats, pratique, efficace, ambiance marins du monde entier. Attention pour le restau faut etre habillé en citadin, pas de croks ou de teeshirt !!! le comble pour un chantier.
Peake Yacht Services, Yvana à l’accueil parle français, un peu plus “propret”, très pro, idéal pour les gros travaux. Du coup on a mangé chez Peake !! ils accueillent tout le monde.

Conseil pratique – Les papiers pour Trinidad
Les douanes, c’est le point noir de la destination !!! Ici pas possible de le faire en ligne, pas de sailclear !! même la douanière est désespérée, et elle ne sait pas pourquoi ils ne sont pas passés à l’ère du tout informatique !!!!
Prépare des photocopies des passeports, papiers du bateau, assurance et liste d’équipage : tout est vérifié à l’entrée, et ça prend du temps !!! certains ressortent de là les nerfs en pelotte !!
Les autorités demandent souvent un agent maritime local pour les formalités (Power Boats et peake s’en charge, il faut d’abord passer au bureau du chantier).
Prévois aussi le retour à la mer dans ton planning : certains chantiers sont pleins plusieurs jours à l’avance. ça serait dommage de rester tout le weekend à glander dans le chantier. D’autant plus qu’à la fin tu n’as qu’une envie: c’est de te baigner !!!

L’entretien moteur : un rituel indispensable

Le carénage, c’est aussi l’occasion de penser à tout ce qui fait avancer le bateau : les moteurs.

On en profite pour changer les huiles, les filtres, vérifier les courroies, les impellers et le système de refroidissement.
 Cela dit, ces tâches peuvent très bien se faire au mouillage — pas besoin de payer des jours de stationnement au chantier pour ça !
Et puis, c’est le bon moment pour peaufiner les petites améliorations qui changent la vie : cette année, j’ai enfin simplifié la mise en œuvre de la plancha. 
Fini les acrobaties avec la bouteille de gaz : désormais, un simple robinet à ouvrir et c’est parti pour les grillades.

 

Encadré pratique — Entretenir ses moteurs
> Toujours faire les vidanges avant la reprise de la saison.
> Vérifier le serrage des colliers de durite.
> Avoir des pièces d’avance : courroies, filtres, joints.
> Tenir un carnet d’entretien moteur, c’est plus pro… et ça aide en cas d’expertise.

Le choix de l’antifouling : un casse-tête marin

Matrice dure, semi-érodable, érodable, coppercoat… on se croirait chez un sommelier du nautisme.
La première année, j’avais proposé une matrice dure à l’ancien propriétaire ( Jotun racing ) : résultat, six mois plus tard, il fallait déjà gratter.
 Depuis deux ans, je suis passé à la semi-érodable: SEAJET 039.
C’est un peu moins écolo, certes, mais ça dure plus longtemps et demande moins d’entretien.
 Comme souvent, un compromis entre conscience écologique et pragmatisme marin.

Conseil pratique – Bien choisir son antifouling

Type	Avantages	Inconvénients	Idéal pour…
Matrice dure	Résistant, écologique	Nécessite nettoyage fréquent	Navigation intensive
Semi-érodable	Bon compromis, durable	Moins écologique	Usage mixte, croisière
Érodable	Auto-nettoyant	Moins durable	Navigation régulière
Coppercoat	Longue durée (10 ans)	Coût élevé, application précise	Propriétaires long termev

Encadré pratique — Préparer son carénage
> Commander à l’avance : peinture, rouleaux, anodes, joints, etc.
> Prévoir la météo : à Trinidad, de 12 h à 16 h, c’est sieste obligatoire !
> Ne pas sous-estimer le temps de séchage entre les couches. environ 4H… viser entre les grains !
> Et surtout, garder un brin d’humour quand tout le monde râle sous 35 °C et 85% d’humidité.

Dix jours de chantier et une belle aventure humaine

Cette année, on a passé dix jours à Trinidad, ( l’année dernière 6 jours ) à un rythme raisonnable (sieste comprise).
 On a changé la bague de safran tribord, changé les joints spi dans le saildrive, refixé le vit de mulet, consolidé le balcon arrière, entretenu les hélices, graissé, poli, poncé et passé deux couches d’antifouling.
 Un vrai chantier-école !
Et comme toujours, de belles rencontres : marins de passage, techniciens passionnés, et mon ami Thierry, ancien stagiaire, devenu partenaire de carénage et apprenti chef de bord.

En dehors du marché du samedi matin, on n’a pas fait beaucoup de tourisme… mais ce fut une belle expérience humaine.

Et maintenant ?

Le Black Pearl est prêt, brillant, tout lisse, et fin prêt à accueillir de nouveaux équipiers pour la saison prochaine.
Et si, toi aussi, tu veux apprendre à caréner, comprendre le bateau de fond en comble, et progresser jusqu’à la formation complète de chef de bord autonome, c’est possible ! 
Chaque année, je cherche un ou deux équipiers bricoleurs pour filer un coup de main pendant le carénage : en échange, le stage est offert.
⚠️ Condition essentielle : il ne faut pas deux mains gauches.
 Ceux qui viennent uniquement pour la bière de fin de chantier peuvent rester chez eux… devant mes vidéos !

Alors, si tu veux apprendre, bricoler, rigoler et naviguer, écris-moi dès maintenant pour la prochaine saison.
 Le Black Pearl adore se faire caresser par des inconnus !